37 hectares agricoles déclarés constructibles

Impossible de construire un parc d'attraction pour 400 000 ou 500 000 visiteurs par an, en pleine zone naturelle ou agricole. Il faut déclarer la zone urbanisable.

La commune de Coussac, à partir de 2015, a une commande de la Communauté de Communes : rendre constructible/aménageable tout un espace qui ne l'est pas. Et faire le plus vite possible ce changement : « Il va falloir faire accélérer la procédure pour le PLU », dit M. Sudrat, maire de Coussac, dès le 10 mars 2015 en Conseil de Communauté, « mais la préfecture nous a garanti de son soutien pour aller au plus vite ». Dans la promesse de vente en p. 9, nous lisons l'engagement suivant : « Que la commune de Coussac-Bonneval finalise son PLU et que le classement de la zone dont les biens objet des présentes feront parties, soit favorable à la création des opérations projetées ».

Et le Conseil municipal de Coussac de s'exécuter.

Il n'y avait pas de Plan Local d'Urbanisme à Coussac (c'est encore le cas dans de nombreuses communes rurales qui fonctionnent avec d'autres documents officiels de référence pour l'affectation des sols). Coussac a eu recours à une société privée, GHECO (prestation coûtant 40 000€, subventionnée à 80%) pour faire les démarches, les études, les plans... et rédiger ce qu’on attendait d’elle : le PADD qui précède le PLU. Le PADD, c'est le Projet d'Aménagement et de Développement Durables, un document imposé que toute commune doit rédiger en préliminaire à un Plan Local d'Urbanisme. Dans le PADD en phase préparatoire, la commune présente sa stratégie en matière de limitation de l'étalement urbain, sauvegarde de l'espace agricole et naturel, préservation paysagère, efforts écologiques... des lignes et des lignes de baratin dont tout le monde se fiche manifestement puisque dans le même document, on prévoit de convertir à Chauffaille 47 hectares de terres agricoles en terres constructibles dans la catégorie AUL, à urbaniser pour fonction de loisir. Sur le registre d'enquête publique, ouvert du 20 novembre 2014 au 15 janvier 2016 à Coussac, personne n'a réagi.

Personne n'a vu que le sort du Domaine de Chauffaille basculait à ce moment-là, en 2016. Le bureau d'étude GHECO s’applique sur sa carte à matérialiser un « corridor écologique trame bleue » et un « corridor écologique trame verte » (Voir p. 12 du PADD), pour donner une apparence « écolo-responsable » au PADD, mais le mal est fait : finalement, dans les documents définitifs du PLU de Coussac, ce sont exactement 37.6 hectares qui deviennent constructibles à Chauffaille sous la rubrique AUL, avec cependant de lourdes réserves et contraintes exposées aux pages 200 à 209 du document intitulé RP (rapport de présentation).

Rappelons que la France perd chaque année 60 000 hectares de terres agricoles au profit de l'urbanisation/l'artificialisation des sols. C’est une calamité dont s'afflige tout le monde en regardant le journal télévisé le jour où un reportage en parle...